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vu de l'install 2                        Les couvres plaies

 

Je cherche  souvent la confrontation à l'autre dans mon travail.  

Une confrontation forte, physique dans l'expérience de mes travaux.

Faire des moulages, filmer, photographier, faire jouer, donner à boire, à essayer des vêtements. Donner à réagir.

J'aime par dessus tout quand un travail implique la contribution d'un tiers.

Ce sont  toujours les travaux les plus éprouvant pour moi...parfois pour eux... Se sont toujours les travaux qui me mobilisent avec le plus de passion.


J'aime que mes travaux permettent aux autres, de devenir aussi des artistes.


 les liens

 

Les Liens

 

 

 

bidon

 

 Le chapeau d'argent

 


Foret
Foret
(30 moulages de buste en paraffine suspendus. 50 moulages de bouche en forme de feuille, disposés au sol. Chant de rossignol en bande son)




Ma foret est née d'un vide, d'une solitude. La solitude d'atelier. Alors j'ai imaginé un lieu comme un refuge, un lieu où se perdre, où le vivant foisonne.

Un foret....Foret où s'égarer au milieu des arbres dont l'écorce s'offrirait docile. Il me fallait rencontrer l'autre dans cette foret, symboliquement mais aussi physiquement. L'écorce est alors devenue peau, et j'ai rencontré l'autre à travers son corps et sa trace dans une série de moulages. 30 moulages....J'ai rencontré mais aussi affronté l'autre devenu modèle, avec ma pudeur et ma pesanteur à accomplir toujours les mêmes gestes techniques: la peau, l'eau, le plâtre, face à la pudeur de l'autre, face à ses interrogations, face à son don. Le don de l'empreinte de buste, d'une peau de grain à extraire, écorce fragile qui oscillent lentement dans l'espace.


L'expérience était terrible...si troublante...si éprouvante...

Des gens venaient...je les connaissais bien, peu ou pas du tout...Je leur demandais de se déshabiller...de s'enduire de crème...de s'allonger sur mon lit recouvert d'un grand drap blanc...

Je commençais....plâtre, eau tiède, lissage ....silence...concentration....avec leurs yeux fixés sur moi, fuyant, parfois fermé....silence....Puis, durant une demie heure, ils demeuraient immobiles...à ma merci..

J'ôtais l'empreinte étau....ils prenaient un douche dans ma salle de bain...se rhabillaient...buvaient un thé...bavardaient...se confiaient de propos insensés.... Etonnant moment d'intimité pure. Etonnant moment d'ambiguïté.... Avant chaque séance, j'étais à fleur de peau, sur les nerfs, comme avant une première fois.. Après chaque séance, j'étais vidée épuisée....... 

 

     igloo pf-copie-1 Les avat’arts


Le jours où je suis partie poser des bandages sur les arbres, dans un jardin parisien…je suis arrivé à 7h00, avec ma trousse d’infirmière, et j’ai commencé…puis les gardiens m’ont arrêté… expliqué qu’il fallait une autorisation du sénat…j’ai écrit mes courriers…personne n’a souhaité que  j’entoure un arbre avec une petite bande velpo et une épingle à nourrice…..ni là, ni dans un autre jardin parisien. J’ai alors pansé les arbres, de ma petite ville, sous le regard inquiets de quelques curieux…

Et puis a commencé ma plus belle collection de lettres de refus. D'abord le sénat, puis, la mairie du premier, du deuxième, du troisième...pour les mêmes raisons.

 
























Puis des tas d'autres lettres, projets d'expos...candidatures pour des salons....les motifs étaient tour à tour saugrenus, blessants, absurdes et drôles. J'ai complété ma collection avec des lettres inventées, tant de lettres qu'il y avait de quoi s'en faire un petit refuge de Sans Statut Fixe...et j'ai inventé l'habitant de ce refuge dérisoire : Un peintre qui vend des pizzas, un sculpteur bossant au cimetière, un photographe arnaqué par son galeriste, un atelier de poche dans une malle en bois, une exclusion d'atelier, un plasticien adepte du panier à salade pour ses installations sauvages......autant de fausses situations que de faux acteurs qui se sont improvisés pour moi, acteur d'un jour devant la caméra.


Des acteurs merveilleux, des potes, des collègues, des gens surtout dans l'ombre à qui on ne demande jamais rien.

J'ai été touché par leur soucis de bien faire, de donner généreusement. J'ai aimé ce travail, ce projet, pour ça.



Filmer l'autre

Chaque fois que je filme les gens, je suis en tentions. J'arrive toujours la peur au ventre, avec mon petit caméscope.

Jusqu'où filmer ? Quelle sera la limite ? Qui va la fixer ? Moi ? eux ?

Dans mon travail Pleurs, t'es un homme, j'ai interroger 6 Homme, je leur ai demandé quelle était la dernière fois qu'ils avaient pleuré.

Certains ont longuement retourné, détourné la question avant d'arriver à une chute inattendue, brutale.

D'autres m'ont tout livré comme ça, abrupte, sans détour.

Jamais personne n'en ressort indemne, ni eux, ni moi.

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